Pour une Nouvelle Renaissance européenne III
Sécurité, défense, protection civile des citoyens européens
Par EuropaNova
Conférence Europa
Modération :
Thomas Friang, fondateur et président d'Open Diplomacy
Présentation de Michel Barnier. Deux rôles pour le conseiller défense
de Jean Claude Juncker et le chef des négociations avec l’Angleterre
autour du Brexit. UN chiffre positif : six français sur dix savent et
comprennent que l’Europe est une solution aux difficultés que nous
rencontrons.
Michel Barnier,
conseiller spécial du président de la Commission, ancien
vice-président Du Parti Populaire Européen, ancien commissaire
européen, ancien ministre
C’est peu de dire que la situation est grave. Il ya beaucoup plus qu’un
doute, de la colère et de la souffrance mise sur le dos de Bruxelles. Il
est bon que le débat public s’ouvre. Le silence entretient les
démagogies. L’Europe n’est pas honteuse. C’est l’honneur des fondateurs
et de la France. Beaucoup des crises viennent de l’extérieur et sont
autant d’arguments pour refaire l’Europe. Sécurité, migrations,
environnement, économie sont au rang de ces préoccupations. La question
migratoire est en un et le terrorisme en deux. L’économie qui était la
première demande est au troisième rang. La stratégie de Mr Solana en
2003 comparée à celle de Madame Federica Mogherini en 2015 est parlante. Paix, liberté,
stabilité en 2003. Les enjeux étaient à l’extérieur. Nous sommes
aujourd’hui dans un autre monde. Presque contraire. Il faut prendre nos
responsabilités face à l’éloignement des américains. Les moyens
sont moins grands. C’est une autre raison qui plaide pour une réponse
européenne. Tous les foyers de terrorismes. L’Europe est de plus en
plus concernée.
Thomas Friang : Feuille de route de la commission prévue par la commission.
Michel Barnier
: Tout d’abord redire mon attachement au projet
européen. On ne va pas jusqu’au bout de nos décisions. Un, l’euro et
deux, Schengen. L’euro qui était un outil fabuleux pour unifier
l’Europe. Mais l’union monétaire s’est faite sur un fond de désunion
économique… Schengen, c’est la même chose, on est pas allés assez loin…
Les frontières extérieures n’ont pas fonctionnées. Schengen n’a pas été
achevé sur ce point. La politique de défense qui s’élabore pas à pas,
comme disait Jean Monnet. Aller, par étapes, vers une armée européenne.
Parler de défense est un sujet inédit pour un président de commission.
Plein d’outils peuvent être mis au service d’une politique de défense
au
sein de la commission. Discours important du 14 septembre de Juncker.
C’est un grand président de la commission. Les gardes-côtes ou
gardes-frontières en sont un exemple. C'est le plan Juncker. Une
volonté face aux
GAFA et à l’optimisation fiscale. Quelle sont les propositions qui sont
sur la table de ceux qui doivent décider ? Un quartier général
européen. 80000 hommes et femmes sont déployés sous le drapeau
européen. L’Eurocorps à Strasbourg, et réunifié à Bruxelles, pour
coordonner les opérations civiles et militaires. Le budget. Un fond
européen de défense… Nous prenons du retard, notamment sur la recherche
européenne militaire. Trois ou quatre milliards d’euros à comparer aux
18 milliards du plan « Search and Surge » américain. Ambition d’être
stratégiquement autonomes. Les composants ne doivent pas être achetés à
l’étranger. Troisième point : les capacités communes. On note une
dispersion des moyens européens. Un programme de frégates dans six
pays. 23 programmes hélicoptères dans sept pays. 23% du budget
seulement
du budget est utilisé pour la recherche. Quatrième point : utiliser le
traité et ses propositions de coopération structurée. Avant-garde de
groupes de pays pionniers qui éclairent un programme quitte à ce que
les autres les rejoignent ensuite. Comment faire face ensuite au Brexit
? L’article 50 devrait être déclenché au mois de mars. Sans
agressivité, sans esprit de revanche, mais sans naïveté. Les anglais
n’ont jamais voulu être dans des opérations communautaires. Pas de
quartier général de ce fait. Ils sont dans l’agence de défense, mais
c’est de l’intergouvernemental, pas du communautaire. Je n’imagine pas
la sécurité du débat européen sur la sécurité, sans l’adhésion des
britanniques. Il y a une communauté d’intérêts qui subsiste. Une
Coopération bilatérale est nécessaire.
Salle : Pourquoi la technologie de la défense n’a développé ni drone ni
missiles ? Deuxième question sur la Russie. Comment se positionner face
à elle en Europe et en Syrie ?
Michel Barnier : Cela fait partie de l’état des lieux où nous risquons
d’être dépendants des technologies-clefs des chinois, des japonais ou
des américains. Il a été identifié celles que nous risquons de perdre. Ce
n’est pas du protectionnisme. La bonne protection est dans
l’investissement, pas dans les règles protectionnistes. Des programmes
ont été lancés. L’indépendance nationale est plutôt désormais un
indépendance européenne. Les grands leaders devraient défendre cet
aspect des choses. De Gaulle, Adenauer ou Churchill le feraient. Des
fusions européennes ont lieu. La défense de l’intérêt national n’est
plus simplement d’ordre national. Les dix pays les plus importants du
monde quatre aujourd’hui et, dans cette dynamique, tous les dix ans, un
des pays est éjecté et, en 2050, il n’y aura plus d’européen dans ce
tableau. Si nous nous unissons nous serons premiers, et pour longtemps.
Veux t-on être spectateurs ou acteurs ? La Russie n’a a priori besoin de
personne. Aucun pays européen n’est, comme elle, un état continent. Il
faut un dialogue avec les russes. Ils se comportent d’une manière
spécifique, notamment en Crimée, et il faut dialoguer fermement et
clairement — sans naïveté — avec ce grand peuple.
Questions de la salle : L’armée européenne ? Europe et Afrique.
Ce mot a été utilisé par Juncker pour provoquer le débat. Pour une
politique européenne de défense qui ira à terme vers une défense
européenne. Compte-tenu de la particularité de la question de la
souveraineté, on ne peut pas faire n’importe quoi, y compris en termes
de communication. Il faut dépasser la question du rapport avec les
américains. L’alliance, ce n’est pas l’allégeance. Respectés plutôt que
d’être en dehors. Faiblesse de l’Otan à transformer et à renforcer. Pour qu'elle soit Autonome et
solidaire. L’Afrique est un autre grand sujet. Mutualiser les
politiques nationales de coopération, pour nouer un véritable
partenariat avec l’Afrique. Deux milliards d’africains en 2050, de moins
de vingt ans. Cela nous concerne directement. Ayez en tête ce tableau.
Si nous ne sommes pas ensemble, nous sommes foutus. Il fait renforcer
cette union si décisive pour notre avenir.
Une feuille de route pour une Nouvelle Renaissance européenne
Première table ronde
Le citoyen au cœur de l'Europe : réalité ou illusion ?
Deuxième table ronde
Remettre la jeunesse au cœur de l'Europe
Troisième table ronde
Sécurité, défense, protection civile des citoyens européens
Quatrième table ronde
Enfin une réponse d'envergure au défi des migrants et des réfugiés
Cinquième table ronde
Quelle stratégie d'nvestissement et d'innovation pour relancer l'emploi partout en Europe?
Sixième table ronde
Parachever l'Eurozone pour réduire les inégalités ?
Clôture de la Conférence Europa
Discours de François Hollande, Président de la République française
15 Octobre 2016
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