La
crise financière, économique et sociale que nous traversons est une
crise structurelle, exceptionnelle et sans précédent, par son ampleur,
sa violence, sa gravité.
Pour
nous, avant d'être financière, cette crise est d’abord une crise
politique et sociale. L’accroissement des inégalités, les bas salaires,
la précarité, les régressions sociales sont à l’origine du dévoiement
du système financier et économique. Le recours croissant à
l'endettement des ménages et des entreprises était la conséquence
logique d'un système qui refusait la progression du pouvoir
d'achat de l'extrême majorité des salariés mis en concurrence à
l'échelle mondiale, et d'une recherche par les actionnaires de taux
de profits incompatibles avec la croissance réelle des économies.
Nous sommes donc bien confrontés à une crise de système, et l’enjeu
doit être de créer les conditions de l’émergence d’un nouveau
modèle de développement.
Au demeurant, la crise économique précédait largement l’arrivée de la
crise financière en France. Le gouvernement français, dont la
responsabilité dans la dégradation de la situation économique et
sociale est écrasante, a longtemps refusé de voir la réalité en face,
considérant que la crise économique ne toucherait pas notre pays.
Alors que le PS en appelait à la relance de l’économie dès le mois de
juillet, Éric Woerth déclarait le 31 juillet 2008 que « la France n'a
pas besoin de plan de relance économique mais de réformes et d'une
gestion rigoureuse ». Et François Fillon enfonçait le clou le 18 août
2008, en déclarant « Nous n'avons pas besoin d'un plan de relance, qui
serait un plan de relance artificiel », considérant qu’il « n'est pas
raisonnable de parler de récession puisque l'année 2008 sera celle
d'une croissance positive ! »…
Pour les socialistes, les principales conséquences de la crise ne sont
pas derrière nous, mais bien devant, d’où l’urgence d’une action
rapide, résolue et cohérente des pouvoirs publics. À l’opposé du
prétendu plan de relance présenté par Nicolas Sarkozy, nous devons
proposer des réponses immédiates et équilibrées pour protéger les
Français des conséquences redoutables qu’aura la crise, principalement
sur le plan social, et pour relancer la consommation, l’investissement
et la croissance.
Dès lors, les propositions que nous formulons sont d’abord destinées à améliorer
immédiatement le pouvoir d’achat des Français, à commencer par les
catégories moyennes et populaires : hausse des salaires et des minima
sociaux, baisse des prix des produits de première nécessité,
augmentation des allocations sociales… Elles visent ensuite à protéger
fortement les salariés des conséquences des restructurations, à
dissuader strictement les entreprises qui font des bénéfices de
recourir aux compressions d’effectifs, et à relancer la création
d’emplois.
Un volet important de nos propositions consiste à relancer
immédiatement une véritable politique industrielle, qui préfigurera
l’émergence de l’industrie de demain. Cette dimension du plan apportera
des réponses d’urgence aux secteurs aujourd’hui en crise et à leurs
salariés, avant de poser pour l’avenir les bases d’une politique
industrielle globale, fondée sur le retour d’un Etat acteur de
l’économie.
Les propositions des socialistes face à la crise s’inscrivent ensuite
pleinement dans la réponse au défi écologique, par le développement de
leviers de croissance innovants et écologiques, et par la prise en
compte de la nécessaire maîtrise de la consommation d’énergie. Elles
jettent enfin les bases d’un grand projet de régulation financière,
afin d’éviter qu’une telle crise ne puisse se reproduire, et comporte
une importante dimension européenne, en particulier quant à la
nécessaire coordination des plans de relance nationaux dans l’ensemble
de l’Union.
L’élaboration de propositions audacieuses et adaptées face à la crise
impose préalablement de déconstruire avec force certains postulats
erronés de la droite, qui servent d’abord à justifier son refus d’agir.
En particulier, selon Nicolas Sarkozy et le gouvernement :
• le soutien au pouvoir d'achat et à la consommation serait inutile, augmenterait les
importations et détériorerait notre solde commercial au profit de nos
partenaires, alors qu’il est à la fois un élément majeur de
l’explication de la crise et de sa solution ;
• notre économie et notre industrie souffriraient d’un manque de
spécialisation, alors que les pays dont l’économie est très spécialisée
sur des secteurs particuliers, qu’ils soient industriels, financiers ou
de services, sont les plus durement frappés par la crise (Royaume-Uni,
Espagne…) ;
• le développement du crédit et une politique de baisse des prix par
l'exacerbation de la concurrence, dans notre pays et à l'échelle
mondiale, serait la seule manière d'offrir de maigres gains de pouvoir
d'achat à nos concitoyens, alors que celui-ci ne pourra durablement
progresser que s'il résulte de la hausse des salaires et de la création
d'emplois ;
• l'action publique ne serait qu'un pis-aller tout juste acceptable en
période de crise, et le rôle de l’Etat serait avant tout de protéger
ceux-là même dont le comportement a amplifié l’onde de choc, alors que
c’est un État régulateur, stratège, acteur de l’économie, qui seul est
susceptible d'imposer des règles de fonctionnement saines au marché et
de faire prévaloir l'intérêt général.
Plutôt qu'un énième plan de communication dont le Président de la
République a le secret, et qui fait se succéder voire se répéter des
annonces souvent sans lendemain, nous souhaitons proposer un ensemble
cohérent de propositions, dont l'élaboration et la mise en oeuvre
reposent sur une large concertation avec les collectivités locales, les
partenaires sociaux et l’ensemble des forces vives, en France et en
Europe.
Ce que les Français attendent n'est pas seulement une réponse ou un
complément au plan de relance annoncé par le Président de la
République. Des actions urgentes sont absolument nécessaires pour
éviter que notre pays ne s'enfonce dans le marasme économique et
social. Face à une crise structurelle du modèle contemporain de
capitalisme, nos propositions s’inscrivent également dans une dynamique
de changement profond, pour permettre la construction d'un nouveau
modèle économique et social.
Nos principales propositions
Si la crise que nous traversons trouve son origine dans un
accroissement des inégalités et une stagnation des salaires, les
réponses à y apporter doivent d’abord favoriser une augmentation du
niveau de vie des catégories moyennes et populaires et la protection
des victimes d’une catastrophe sociale programmée, avant de relancer
une machine économique aujourd’hui en panne.
A. Relancer immédiatement le pouvoir d’achat et la consommation Une
relance rapide de l’économie ne peut passer que par une augmentation
immédiate des salaires, des minima sociaux, des pensions de retraite et
des allocations sociales, couplée à une action forte en direction des
prix, en particulier pour les biens essentiels.
1) Une augmentation rapide des salaires, des pensions et des prestations sociales
Nous proposons :
-Le versement d’une aide immédiate 500 euros dès le mois de février
2015 à tous les bénéficiaires de la prime pour l’emploi (9 millions de
salariés) ;
-Le versement d’une aide immédiate de 500 euros dès le mois de février
2015 à tous les bénéficiaires des minima sociaux (minimum vieillesse,
RMI-RSA, API, AAH, ASS,…) ;
- Une revalorisation du SMIC de 3 % au février 2015, avant l’engagement
des négociations annuelles sur les salaires, de manière à dynamiser ces
négociations ;
- Afin de garantir une progression rapide et durable de tous les
salaires, la soumission des exonérations de cotisations sociales à la
conclusion effective d’accords salariaux annuels, qui devront
intervenir cette année avant le 1er septembre, et non à leur seule
négociation ;
- La généralisation obligatoire du chèque transport à tous les salariés
et à tous les moyens de transport nécessaires pour aller du domicile au
lieu de travail, y compris aux déplacements en voiture, sur la base
d’une indemnité kilométrique ;
- La revalorisation immédiate des allocations logement de 10%.
2) Agir sur les prix des biens essentiels
Nous proposons :
-Une baisse de 1 point du taux normal de TVA, passant de 19,6% à 18,6%
– pour soutenir le pouvoir d’achat des Français par une baisse
généralisée des prix à la consommation, mais également la trésorerie
des entreprises, en particulier des PME et TPE.
-Un gel des loyers dans les zones de forte hausse en 2009 et 2010, et
la limitation de la hausse de l’ensemble des autres loyers au taux
d’inflation ;
-La mise en chantier de 300.000 logements sociaux (PLAI et PLUS) sur
les deux prochaines années – pour soutenir efficacement la filière du
BTP et de la construction;
B. Agir massivement pour l’emploi et la protection des salariés
La catastrophe sociale qui s’annonce impose de renouer avec une
politique de croissance et d'emploi, dont la France était privée depuis
2002. Mais au-delà, il n'est pas acceptable que soient livrés à leur
sort les dizaines de milliers de salariés qui seront menacés de chômage
dans les mois qui viennent, en particulier ceux qui feront l'objet de
plans de restructurations et de licenciements, et surtout lorsque les
entreprises sont par ailleurs bénéficiaires.
Des mesures d'urgence doivent être prises. La première sera le gel
immédiat de toutes les suppressions de postes dans la fonction publique
;
1) Une augmentation de la durée et de l'indemnisation du chômage
partiel, particulièrement nécessaire pour les salariés de l’automobile
La crise qui menace l'emploi de centaines de milliers de salariés
justifie la création dans l'urgence et à titre exceptionnel d'un
chômage partiel prolongé, pour éviter les licenciements.
Nous proposons :
- La possibilité de mise en oeuvre, sur les 18 prochains mois, d’un chômage partiel
prolongé de 800 heures supplémentaires au-delà de 800 heures annuelles ;
- La soumission de cette prolongation du chômage partiel à un avis conforme du
comité d'entreprise ;
- L’élévation de l’indemnisation des salariés, pendant cette période, à 80% du salaire.
2) L'amélioration de l'indemnisation des salariés victimes d'un licenciement économique
Nous proposons que :
-Les règles propres au contrat de transition professionnelle et à la
convention de reclassement personnalisé soient unifiées, généralisées à
tout le pays et que la durée d'indemnisation soit provisoirement portée
à deux ans avec maintien d'une indemnisation à 80% du salaire pendant
cette période.
- A titre exceptionnel et pendant 24 mois, les salariés inscrits à
l'ANPE suite à une fin de CDD ou de mission d'intérim bénéficient d'une
prolongation de six mois de leur indemnisation lorsque leurs droits
arrivent à échéance pendant cette période.
3) Modifier la procédure des licenciements économiques pour mieux protéger les salariés
Si, dans cette période de crise, les difficultés que rencontrent
certaines entreprises peuvent justifier le recours à des compressions
d'effectifs, il n'est pas acceptable que soient prononcés des
licenciements dont l'unique but est d'améliorer la profitabilité
d'entreprises parfaitement bénéficiaires, ou pire, que des employeurs
profitent de la crise pour réduire leur masse salariale. Or il est
aujourd’hui établi que seul le coût du licenciement permet de s’opposer
concrètement à compressions d’effectifs de pure convenance.
Pour les entreprises qui engagent un licenciement économique alors
qu'elles continuent à distribuer des dividendes ou à racheter leurs
propres actions, le remboursement préalable des aides publiques perçues
au cours des cinq dernières années sera une condition de recevabilité
de la procédure.
Le contenu du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) devra tenir compte,
sous le contrôle de l’administration, de la situation financière des
entreprises. Lorsque ces dernières sont réellement bénéficiaires, et
notamment lorsqu’elles continuent à verser des dividendes à leurs
actionnaires ou à procéder à un rachat d’actions, le PSE devra se
donner tous les moyens de reclasser ou de reconvertir dans un emploi de
catégorie équivalente l’intégralité des salariés concernés, et financer
la réindustrialisation des sites affectés. Le montant des sommes
mobilisées par l’entreprise devra alors correspondre à l’équivalent de
80% du salaire brut pendant
deux ans pour chaque salarié concerné, en plus du versement des indemnités légales et conventionnelles de rupture.
En cas de désaccord persistant entre le comité d'entreprise et
l'employeur sur le contenu du PSE, l'appréciation de cette obligation
relèvera de l’administration du travail. Le juge judiciaire pourra
intervenir, en urgence, pour suspendre la procédure de licenciement
économique et s’opposer aux licenciements tant que les obligations
pesant sur l’entreprise, telles que fixées par l’administration du
travail, n’auront pas été respectées. Cette pénalité financière, bien
supérieure à ce que prévoit la majorité des PSE aujourd’hui, dissuadera
véritablement les entreprises de procéder à des licenciements de
convenance.
4) Des politiques actives pour l'emploi
Le gouvernement Sarkozy avait dû admettre la nécessité de recourir aux
emplois aidés alors qu'il avait lui-même diminué les crédits dans la
loi de finances initiales.
Nous proposons :
- La création de 100 000 emplois aidés supplémentaires ;
- La création de 100 000 emplois pris en charge à 75% par l'État dans
le secteur non marchand. Il s'agit de contrats à temps plein d'une
durée de trois ans ;
- La réactivation des retraites anticipées dans les secteurs du
bâtiment et de l’automobile peut être une arme nécessaire sans remettre
en cause notre objectif général de favoriser l’emploi des salariés
âgés.
C. Relancer immédiatement et durablement l’investissement
C’est maintenant et en urgence qu’il convient de relancer les
investissements, de court terme comme de long terme, tant publics que
privés.
1) Un effort immédiat pour l’investissement public
Un contrat avec les collectivités locales
Nous proposons « pacte de relance » entre l’Etat et les collectivités locales.
Nous proposons en particulier :
- Le doublement en 2015 de la Dotation Globale d’Equipement (DGE), et du Fonds
National d’Aménagement et de Développement du Territoire (FNADT) ;
- Un abondement exceptionnel du budget de fonctionnement des
collectivités, comprenant notamment le remboursement des arriérés de
paiement du RMI, la restitution du ticket modérateur payé par les
collectivités sur le plafonnement de la taxe professionnelle, et
l’octroi de prêts bonifiés pour les investissements relevant de leur
champ de compétence ;
En contrepartie, les collectivités territoriales devront s’engager à :
-atténuer l’évolution des prélèvements obligatoires en 2015 -mettre en
oeuvre les programmes d’investissements prévus et à lancer de nouveaux
programmes, en particulier dans le domaine des énergies renouvelables
et les économies d’énergie.
Un plan de rattrapage pour l’hôpital public
L’investissement dans la remise à niveau de l’hôpital public, compte
tenu de son ampleur nécessaire, est une part importante de la relance
de l’investissement public.
Nous proposons :
- Le retrait immédiat du plan social engagé par le gouvernement dans
l’hôpital public, qui pourrait atteindre 20.000 emplois en 2015 ;
- Le lancement d’un plan de sauvegarde et de modernisation de l’hôpital public, d’un montant de 1,4 milliard d’euros.
Un soutien fort au BTP-construction
Au-delà de la mise en chantier dans les deux ans de 300.000 logements sociaux, nous proposons :
- un plan de rénovation écologique et d’isolation de 400.000 logements par an ;
- un effort massif pour garantir l’accessibilité des bâtiments publics aux personnes handicapées ;
2) Une relance durable de l’investissement privé
L’investissement privé, qui a fortement reculé cette année, doit être stimulé et relancé durablement.
Nous proposons de :
- mettre en place un crédit impôt-recherche bonifié et spécifique
pour les PME-TPE innovantes et intervenant dans l’économie verte ;
- moduler l’impôt sur les sociétés suivant que les bénéfices sont réinvestis ou distribués aux actionnaires ;
D. Sauver l’industrie, soutenir les entreprises, préparer la croissance de demain
La politique industrielle, impulsée par la puissance publique, est au
coeur de nos propositions pour relancer l’économie aujourd’hui et
préparer la croissance de demain.
1) Répondre aux difficultés d’accès au crédit et soutenir la trésorerie
des entreprises, notamment pour les PME-PMI du secteur automobile
Nous proposons de :
- Favoriser l’obtention de crédits : par une intervention contraignante
de l’Etat auprès des banques recapitalisées, afin de soutenir
l’activité des PME-PMI et de maintenir les projets innovants des
donneurs d’ordre, et en utilisant les garanties de la puissance
publique (Etat, régions, départements) et l’octroi de prêts d’honneur ;
- Soutenir la trésorerie à court terme des entreprises :
• en conditionnant l’octroi des aides de l’Etat aux banques au maintien
ou à l’extension des facilités de trésorerie aux entreprises ;
• en diminuant les besoins en fonds de roulement des PME-PMI-TPE,
artisans et commerçants en pénalisant les retards de paiement par la
modulation de la fiscalité qui touche les donneurs d’ordre (impôt sur
les sociétés, taxe professionnelle…) ;
2) S’attaquer à l’urgence des urgences : sauver notre filière automobile
Pour répondre à l’urgence économique et sociale, nous proposons :
Pour les entreprises, en direction des constructeurs et des
équipementiers de premier rang, que l’Etat facilite l’accès au crédit
par des prêts bonifiés ou des garanties de paiement en échange
d’engagements forts de ces grands groupes : que les aides publiques
soient mobilisées pour l’investissement, qu’elles soient conditionnées
au maintien de l’emploi en France, qu’elles ne soient pas utilisées
pour la rémunération des actionnaires.
Pour les consommateurs, qu’en contrepartie des aides d’Etat perçues par
les banques et les constructeurs, soient proposés des crédits à des
taux bonifiés.
3) Préparer l’avenir, repenser l’industrie
Mobiliser massivement la puissance publique nationale et territoriale : vers un Pôle
public d’investissement industriel (2P2I)
- Financer rapidement. Nous proposons l’aide gouvernementale accordée
aux banques soit limitée au strict nécessaire pour assurer le
fonctionnement du système bancaire, et assortie de solides
contreparties, en particulier quant à la place faite aux représentants
de l’Etat dans les conseils d’administration ; et que soient créés des
fonds régionaux d’investissement et de réindustrialisation,
immédiatement dotés de 7 milliards d’euros.
- Mobilisable rapidement. Ces fonds seront utilisés par les Régions
pour agir au plus près des besoins réels des entreprises et des
salariés, là où les banques n’interviennent pas. Ils permettront de :
• garantir des prêts bancaires, et prendre des participations dans le capital des
entreprises ;
• financer des projets d’entreprises fondés sur des stratégies risquées et innovantes ;
• financer des programmes de reclassement et de reconversion des salariés frappés par les restructurations ;
• augmenter les moyens des dispositifs de formation qualifiante gérés
par les régions en fonction des besoins des salariés et des
spécificités des bassins d’emploi ;
• développer la réindustrialisation des sites frappés par la crise et la relocalisation
d’activités.
E. Promouvoir une croissance verte
Les défis écologiques sont l’occasion unique de changer
fondamentalement les paradigmes d’une économie capitaliste à bout de
souffle et de relancer la croissance et l’investissement.
Nous proposons en particulier :
- L’adoption pour les particuliers d’une tarification incitative à l’économie des biens
essentiels que sont l’eau, l’électricité et le gaz (fixation d’une
tarification avantageuse en cas de non dépassement d’une consommation
forfaitaire) ;
- L’augmentation des crédits publics pour le développement des technologies propres et des éco-industries ;
- Le lancement d’un programme de dépollution des sites et sols pollués ;
- Le développement massif des infrastructures de transport propre, en partenariat
avec les régions.
F. Pour de nouvelles règles financières
Pour éviter à l’avenir les dérives du système bancaire et financier, et
en limiter les effets, nous proposons un grand projet de régulation
financière.
1) Conditionner les aides et les garanties apportées au secteur financier
En contrepartie des 10,5 milliards d’euros accordés à six banques
françaises sous la forme de quasi fonds propres, nous demandons :
• une intervention accrue de l'État dans les conseils d’administration, avec droit de vote ;
• l'interdiction de verser des dividendes ou de racheter leurs actions pour les banques ayant perçu une aide de l'Etat ;
• la suppression de l'ensemble des indemnités de départ et des bonus
des dirigeants ayant conduit leurs entreprises dans l’impasse ;
• la remise en cause de toutes les activités liées aux paradis fiscaux ;
2) Prévenir les crises de demain : un grand projet de loi de régulation financière
Une fois le stade aigu de la crise passée, nous refusons que les mêmes
choix politiques qui ont conduit à la catastrophe soient de nouveau mis
en oeuvre.
Au niveau européen et national, nous demandons l’adoption d'un grand projet de loi de régulation financière qui devra :
• encadrer les rémunérations des acteurs du secteur financier et des
dirigeants d'entreprises (réglementer strictement et davantage imposer
les stock-options) ;
• mieux encadrer l'activité de tous les acteurs financiers
(réglementation plus stricte de la titrisation en fixant à 5 % la part
titrisable de crédits, renforcement de la réglementation à l’égard des
fonds d’investissement, des fonds souverains et des agences de
notation) ;
• lutter contre la fraude et l’évasion fiscales, et mettre un terme au scandale des
paradis fiscaux ;
• constituer un grand pôle financier public.
Gilles Marchand
Paris, Juillet 2015
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