Retour sur la situation spécifique de la France et de ce qu'elle est capable d'apporter à l'Europe..
Partout
où l'on va sur le territoire national, on constate une perte de
substance inquiétante, un découragement ambiant, une précarisation
généralisée de vastes couches de la population, une dégradation de
l'environnement, un recul de notre jeunesse confrontée à la perte de
repères des adultes, une vaste diminution de nos valeurs et croyances
vitales, et une crise politique de la démocratie. Il est grand temps
d'imaginer pour ce pays, les antidotes nécessaires à sa future
rémission.
Partir, d'abord, d'un constat patent. La politique actuelle du
gouvernement est myope et ineffective. Sur le plan économique, une
quasi-récession, alors que d'autres pays connaissent des périodes de
croissance, des choix à contre-courant des besoins du pays et la
question se pose : le gouvernement est-il passé à l'euro ? Sur le plan
social, une terrible régression qui touche la quasi totalité des
français, amenée par des lois et décisions calquées sur les désideratas
d'un club de barons d'entreprises en manque d'inspiration, qui
appliquent aveuglement les crédos d'une idéologie planétaire dont les
conséquences néfastes se font sentir chaque jour. Sur le plan culturel,
une Bérézina dangereuse à l'heure où le français recule dans le monde
et où on sort de son chapeau une réglementation nocive pour tous les
acteurs culturels. Sur le plan énergétique, une politique sans réelle
perspective que celle du mur vers lequel nous nous dirigeons. Sur le
plan environnemental, un constat : les paroles ne sont pas suffisantes
pour enrayer la dégradation générale du milieu, en particulier de
l'eau. Sur le plan démographique, une tendance au reflux qui fait peser
de graves risques sur les retraites, la croissance à long terme, est
qui n'est pas liée à la réflexion autour des questions d'immigration
dont d'autres pays commencent à comprendre la portée. Une dette
invraisemblable qui grève le budget des générations à venir. Mais
surtout, les potions des médecins qui sont au chevet de l'état, sont
plus des poisons que des remèdes et menacent d'en faire éclater la
cohésion. L'élection présidentielle est dans toutes les mémoires.
Un constat préoccupant.
Que faire ? Première constatation. Ne pas rester bras ballants. Il est
grand temps de faire aboutir une autre vision de la société et des
moyens de l'orchestrer, avant que celles qui sont en cours ne la fasse
éclater. Il est grand temps d'imaginer les clefs du XXIème siècle,
nourries de l'expérience d'une génération ayant grandi à l'articulation
entre les civilisations qui, aujourd'hui, sont en présence.
Nous avons bel et bien à faire à un choc du futur. Les inventions de la
fin du XXème siècle ont radicalement redessiné les contours autrefois
familiers d'une société qui est aujourd'hui en train d'évoluer à un
rythme accéléré. Les conceptions politiques que nous avons héritées de
ce temps, voire du XIXème, ne sont plus opérantes, et il est grand
temps de renouveler la théorie politique du siècle qui s'ouvre.
Tout d'abord, savoir que quelques règles d'ajustement ne suffiront pas,
et que piloter à vue ne peut non plus faire accoucher des directions à
venir. C'est à une nouvelle forme de réflexion que nous sommes conviés,
voire contraints pour certains. Nous ne pouvons penser de la même
manière. D'où l'échec de la géostratégie américaine en Irak, qui n'a
pas su intégrer les dimensions, pourtant présentes, de la situation. Il
nous faut penser en système ouverts. Intégrer les éléments disparates
de contextes généraux, afin de leur appliquer des modes opératoires qui
tiennent compte de toutes les facettes de tel et tel problème. Une
pensée strictement structuraliste est inopérante pour résoudre les
enjeux de notre monde.
On ne peut résoudre un problème de transport sans penser également à
l'énergie, à l'environnement, à la politique industrielle, à
l'immigration, à l'habitat, au tourisme. Les problématiques
contemporaines sont inervées par des systèmes de transmission de
l'information, médias, télécommunications traditionnelles, internet,
qui les rendent interdépendantes. La pensée politique que nous
devons élaborer n'est donc pas simplement une stratégie électorale — si
notre action est reconnue, notre représentativité le sera aussi — c'est
une réflexion opérationnelle à l'heure où s'essoufflent les modes de
gestion existants. Il s'agit de placer l'homme au centre de la démarche
politique pour que tous les secteurs de la société lui fassent une
place qui aujourd'hui est en recul, face aux expertises logicielles et
systèmes robotisés, qui transforment la donne dans le monde du travail,
et par osmose, touchent d'autres terrains sociétaux, où il s'agit de
repenser l'action publique.
La pensée humaniste de gauche est plus que jamais d'actualité et
nécessaire. Elle est aujourd'hui la seule compatible avec une
croissance économique consentie, dans un monde où s'horizontalisent les
modes de décisions et de transmission de l'information. C'est cette
recherche volontaire d'une prospérité au service de tous ceux qui en
sont à l'origine qui doit inspirer la réflexion politique à venir. Le
meilleur des deux mondes n'est pas une gageure. Ce doit être un
objectif qui ne passe pas par une orientation libérale, mais la
réussite d'une nation ne doit plus être un tabou, du moment qu'elle se
fait en son nom. Nous devons réinventer la sociale-démocratie, dans une
perspective résolument moderne. Placer le capital humain au centre. En
favorisant l'éducation, la recherche, l'économie de l'information, la
formation, les industries culturelles, nous assainirons le tissu
économique et social, français et européen, et renouvellerons une
société qui a souffert d'un long déficit de renouveau générationel.
C'est pourquoi la prise de responsabilité des citoyens doit s'élargir
dans un soucis de démocratisation plus important, à l'heure les centres
de décisions paraissent parfois s'éloigner d'eux. Il faut créer une
société qui sont en adéquation avec ses réalités fonctionnelles,
notamment professionnelles, et non l'inverse. La meilleure façon de
juguler le lent déclin européen, que certains à tord croient déceler,
est de lier dans un triangle une politique du travail, de
l'immigration, de l'énergie absolument volontariste. Nous ne pourrons
pas en faire l'économie.
Nous disposons des meilleurs atouts, utilisons les...
Un souhait :
Il y a de nombreux dossiers dans lesquels je me suis récemment impliqué
qui demandent une attention particulière et des hommes de qualité,
capables de réflexions transversales. De formation Sciences politiques,
j'ai articulé mon parcours autour des médias et des nouvelles
technologies, de la culture, de l'éducation, de la formation, de la
défense d'une politique énergétique alternative pour la région, qui
permette à terme, de lui donner une autonomie plus grande, et lui
permettre des choix financiers plus équitables, en cherchant, notamment
à faire participer davantage l'Europe à son financement, dont on sait
que les aides sont pour une très grande part inaffectées, et ce pour
des raisons de pure procédure. Les aides non affectées ne sont pas
reconduites ! Le bénéfice de ce facteur pourrait nous permettre une
politique ambitieuse, visant à redynamiser la région, en attirant des
professionnels du monde entier, ce afin de juguler un solde
démographique qui est actuellement négatif. Je suis membre de la
commission nationale culture, des commissions fédérales Europe,
culture, environnement et urbanisme et j'ai récemment contribué au sein
des instances Europe du NPS à clarifier le débat et à définir une
position sur laquelle beaucoup nous on rejoint, même si à l'heure du
vote, le volontarisme et le souhait de voir progresser la construction
européenne devront être prépondérants. Je commence à bien
connaître les rouages communautaires et serais volontaire afin de créer
au sein des instances de la région un organisme représentatif visant à
rendre publique la procédure de validation d'aides européennes à la
Région, notamment, afin que davantage de collectivités en bénéficient.
L'urbanisme est une autre sujet important. La chance de venir de
l'économie, du Groupe Lagardère, est d'avoir travaillé dans la branche
édition. Je connais les grands comptes comme les petites entreprises,
notamment de l'audiovisuel — en liaison avec les intermittents. Il est
possible d'articuler les politiques énergétique et environnementale,
qui nous permettraient des alliances sans faille avec les verts. Je
développerai davantage cet aspect. Nous avons beaucoup de chemin à
parcourir.
Gilles Marchand
Paris, Juillet 2015
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